Un Plan « W » ? Evidemment !

Publié le par Eustache Daly

Que penser del’article publié ce 12 janvier dans « Le Soir » sous la plume de Béatrice Delvaux ?

 

En gros, d’après l'enquête « Soir-Standaard » : « Chroniques d'un état critique » publiée entre Noël et Nouvel an, si certains en sont encore à rêver d'un plan B (Belgique continuée sous forme de Fédération Wallonie-Bruxelles), pour l’éditorialiste « vedette » de ce quotidien bruxellois, des  « Wallons haut placés » préparent leur futur sans la Flandre et (surtout horreur  sans nom !) sans… Bruxelles.

 

Le caractère plus que tanguant, des analyses et des positions de Mme Delvaux sur les questions dites communautaires est trop bien connu. Tantôt le ras-le-bol et la tentation de jeter le bébé avec l'eau du bain,  tantôt l'encensement quasi mystique de la solution fédérale ou à défaut de mieux, de la liaison (soumission) à la Flandre pourvu que la Belgique survive, tantôt l'exaspération de ce « non-pays » (une de ses expressions favorite) et – le plus souvent - la mise au coin, si pas l’accusation de ringardise de ceux qui ne vont pas dans le sens voulu par la Pythie francophone de la périphérie flamande de Bruxelles.

 

Mais le ton de l’article nourrit de propos divers (et pourtant connus mais redécouverts) donne à croire qu’elle penserait que l'idée qu'un plan « W » serait finalement non seulement nécessaire, mais bienvenu.

Pour nous, c’est évident, pour elle, c’est surprenant. Serait-ce là un vrai changement politique véhiculé par le Soir ?

Relayer l'idée, dans ses colonnes plus que conservatrices au sens unitaristes (reconnaissons le), que la fin de la Belgique serait peut-être pour 2014, voire même 2012 ou au plus tard 2019…  pourrait constituer un fait majeur quand on connaît le poids politique de ce quotidien dans la construction-déconstruction de l'opinion publique. Mais attendons de voir…

 

Si une hirondelle ne fait pas le printemps. Compte tenu du caractère fluctuant de l’auteur de cet article et, sans être parano, d’éventuelles arrières pensées « d’appel à la raison » à ceux qui au sein des partis transitionnels sont très loin d’approuver l’existence d’une identité wallonne (par crainte d’effaroucher leur « électorat fond de commerce) pour essayer de tuer cette idée dans l’œuf », ce qui est intéressant, ce sont les nombreux commentaires d'intervenants qui, sur le même ton et avec des scores d’approbation importants, se réjouissent de cette perspective. Commentaires qui peuvent se résumer d'une seule courte phrase : « enfin le plan W » !

 

Comme quoi, nous étions des précurseurs à l’époque de « W+ » en mettant en avant dans notre programme – et au moins dans un premier temps, tant que ce pays existe encore - une Belgique redessinée sur base des quatre territoires régionaux (Régions) autonomes et égaux en Droits.  Depuis, on sait qu’il nous reste une petite dizaine d’année.

 

Mais, espérant faire erreur, force est aussi de constater que les forces qui irriguent encore l'opinion publique wallonne, conjuguées aux attentes des membres influents de notre population (*), de leur incapacité (ou pusillanimité ?)à se remettre en question, nous ne pouvons, hélas, qu’en retirer aujourd’hui la conviction que ces derniers iront jusqu'au bout de tout ce qui peut ressembler à la continuation d'une Belgique, aussi fantasmée soit-elle.  Pourtant, même si le gouvernement Di Rupo n'est là que pour repousser l’échéance inéluctable, tous savent maintenant que l'on va vers l’étape suivante : un état confédéral.  C’est est un progrès.

 

Notre rôle est de hâter la réflexion  qui permettra à la scission de se réaliser, étape essentielle pour une solution d'avenir. A nous d’accompagner les Wallons pour accomplir la totalité de leur voyage d’émancipation de la tutelle belge qui leur a tant couté (**).

 

Alors, oui ! En avant pour le plan « W » !

 

(*) En dehors de membres importants de représentants syndicaux(en particulier Thierry Bodson)  qui ont un message de plus en plus clair.

(**) Nous vous renvoyons au dernier livre de Michel Quévit qui reste une mine d’informations en attendant la sortie de presse d’un livre original sur le passé et le présent wallon écrit conjointement par deux amis; un historien (Arnaud Pirotte) et un géographe (Yannick Beauthière).

 

http://0z.fr/7lpfV

Publié dans Humeurs...

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article